« Quand je pense au vieux stade Henri-Jooris, j’ai encore les yeux pleins d’étoiles. », nous raconte Didier Parsy, ancien journaliste sportif.
Bonjour Monsieur Parsy,
Combien de temps avez-vous travaillé à la Voix des Sports ?
J’ai travaillé 35 ans à la Voix du Nord et à la Voix des Sports. Mon père était journaliste à Nord Eclair. Du coup, j’ai commencé à écrire dans le journal à 12 ans comme correspondant, ce qui était possible à l’époque. Cela fait donc 50 ans que j’écris. J’ai couvert presque tous les sports, toutes les compétitions, excepté les Jeux Olympiques. Par ailleurs, j’ai aussi été en mon temps le plus jeune arbitre départemental de basket à l’âge de 11 ans. Correspondant sportif, j’ai commencé au stade de foot de ma ville où j’écrivais des articles. Puis, je suis devenu journaliste à 25 ans. Lorsque j’ai pris ma retraite, je me suis amusé à mettre des articles anciens écrits de longue date sur mon compte Facebook. Je me suis arrêté à 200 parutions.
Quelle rubrique teniez-vous ?
J’ai été embauché en 1984 à la Voix du Nord où je couvrais tous les sports du versant Nord-Est de la métropole. En 1995, j’ai rejoint le service des sports au siège du journal à Lille. J’avais la responsabilité de la rubrique cyclisme. J’ai donc pu couvrir intégralement trois tours de France. J’ai aussi assuré le reportage du dernier grand prix de formule 1 en France (2008), ainsi que quelques matchs de football internationaux…. Mais ma rubrique préférée était la voile. Une ville comme Wasquehal s’investissait beaucoup dans le secteur nautique à une certaine époque.
Pouvez-vous me parler de la rivalité entre le LOSC et le RC Lens ?
C’est d’abord une rivalité entre les 59 et les 62. Moi je ne rentre pas là-dedans, car je suis d’abord Nordiste, un Chti. Je suis fier d’être Lillois, je n’ai rien contre les Lensois. Je préfère une rivalité fraternelle comme celle-ci.
Quel a été le meilleur derby du Nord auquel vous avez assisté ?
J’ai suivi mon père très jeune. Je me souviens du vieux stade Henri-Jooris. C’est là où se trouve le nouveau bras du canal de la Deûle. Le stade rassemblait 15 à 17 000 personnes ce qui était très bien à l’époque. Les anciens me racontaient le jour où les tribunes se sont effondrées (NDLR : le 17 février 1946). J’ai aussi connu des Lille-Lens avec le Lille de José Arribas et le Lens Arnold Sowinski. José Arribas avait un accent hispanique et du Béarn comme George Peyroche.
Quel est le meilleur match entre clubs nordistes auquel vous avez assisté ?
Pour moi, les meilleurs matchs, c’est entre Lille et Lens. Après, il y a eu quelques matchs entre Dunkerque et le LOSC. J’aimais bien cette époque-là. De plus, je suis marié à une Bulgare ; je me suis donc intéressé au football bulgare. J’ai ainsi pu retrouver d’anciens joueurs lillois comme l’entraîneur du Slavia Sofia, Zarko Olarevic qui est Croate et le Serbe Slavoljub Muslin, entraîneur du Levski Sofia je les ai eus tous les deux à ma table.
Quels clubs nordistes avez-vous connu dans les 2 premières divisions françaises ?
J’ai connu Lille, Lens Valenciennes en première division française et en deuxième division, il y avait Dunkerque (qui a fait son retour en Ligue 2 l’année dernière), Boulogne et Hazebrouck.
Le foot dans le Nord a-t-il changé durant ces dernières années ?
Il y a beaucoup trop d’argent maintenant. Par exemple au PSG, quand Mbappe vient pour 180 millions d’euros, Neymar pour 222 millions d’euros, cela prend des proportions incroyables Maintenant, il y a un président et des investisseurs. C’est leur choix. Auparavant, c’étaient des personnes du cru qui possédaient le club. Par exemple, je me rappelle un président du LOSC qui était plombier : Robert Barbieux !
Quels souvenirs avez-vous du stade Grimonprez-Jooris ?
A la base, c’était un stade d’athlétisme. Grimonprez-Jooris n’était pas le stade le plus marquant de l’histoire du LOSC. Ce n’était pas un stade fait pour le football. Au départ, il n’y avait qu’une tribune et des gradins autour. A l’époque, on ne voulait pas aller au Stadium Nord (NDLR : l’actuel Stadium Lille Métropole), qui a été aménagé sommairement. Le stade Grimonprez-Jooris a fait la transition entre le passé et l’avenir. Quand je pense aux vieux stade Henri-Jooris, j’ai encore les yeux pleins d’étoiles. C’était un peu comme le vieux stade Bollaert. C’était un vieux stade à l’anglaise. Puis un stade beaucoup plus beau est apparu, le stade Pierre-Mauroy. Lille méritait un stade de cette ampleur, avec un toit ouvrant et son évacuation rapide.
Regardez-vous toujours les matchs des clubs nordistes ?
Quand je peux mais je n’ai ni Canal + ni Bein Sports. Je regarde surtout les matchs de l’équipe de France. J’ai été très déçu cet été. Mais à qui la faute ? Ce n’est pas à moi de le dire. C’est une grosse déception pour l’équipe de France. On s’est peut-être vu trop beau, surtout quand on voit ce que les joueurs gagnent, c’est de la folie !
Merci Monsieur Parsy pour l’interview