L’événement qui a montré la passion des supporters lillois et lensois.
Le championnat de France de football 1945-1946 est la première édition d’après-guerre.
Le foot professionnel a été rétabli en 1944, mais en raison de zones encore en guerre à l’est, et de la difficulté des transports, le championnat ne reprend qu’en 1945.
Le 17 février 1946, lors d’une des premières saisons du LOSC, c’est le derby Lille-Lens. Lille est 2ème du championnat et Lens 3ème. En dehors de ses qualifications en coupe, le LOSC reste sur deux victoires : contre Lyon (4-0) puis contre le Havre (2-1).
Tout le monde veut aller au stade ! 18 000 personnes remplissent déjà les gradins du stage Henri Jooris à Seclin. Après la revente de billets au marché noir, on estime à 5000 le nombre de personnes qui n’ont pas pu entrer. Les supporters lillois et lensois essaient par tous les moyens de voir le match, en s’installant sur le toit des tribunes, en escaladant les barrières, en montant sur les toits des habitations, ou en se positionnant sur les panneaux publicitaires. Mais il y a trop de personnes, beaucoup trop. Le stade n’a pas été conçu pour avoir tant de public.
A la 19ème minute, le joueur lensois Anton Marek se blesse, il s’allonge sur la touche. Les supporters lillois installés sur le toit de la tribune se penchent pour apercevoir le joueur lensois et la tribune s’effondre ! Au total 53 blessés, dont 26 personnes hospitalisées. Après plusieurs minutes d’arrêt, le match reprend et le LOSC s’impose 3-1 contre Lens.
Le LOSC doit indemniser les victimes, et ne s’en sort que grâce au soutien financier de quelques dirigeants, notamment celui d’Henri Jooris (fils). L’accident entraîne la rénovation du stade Henri-Jooris.. Il sera le stade du LOSC jusqu’en 1975. Le reste du championnat et la saison suivante se jouent à Jules-Lemaire, l’ancien stade de Fives, c’est dans ce stade que Lille reporte le premier titre de champion de France de l’après-guerre. Dans cette région d’amoureux du ballon rond, il est clair que l’on a besoin d’un stade plus grand, qui répond aux ambitions du LOSC et au besoin de ses supporters.