« Ce qui me plait c’est de pouvoir analyser et expliquer », Sonny Anderson revient sur sa carrière et sa reconversion.

Sonny Anderson a joué avec la sélection du Brésil de 1997 à 2001. Durant sa carrière de footballeur, il est passé par des clubs comme Vasco de Gama, le Servette FC, l’OM, l’AS Monaco, le FC Barcelone, l’OL et Villareal. Il est considéré comme une légende de l’Olympique Lyonnais ayant marqué 94 buts en 161 matchs. Aujourd’hui, il est consultant pour BeIN SPORTS, conseiller pour Lyon Duchère (N2) et, depuis récemment, conseiller sportif pour l’Olympique Lyonnais.

Bonjour Sonny,

Quel est votre meilleur souvenir en tant que joueur ?

J’en ai beaucoup mais je pense que c’est quand j’ai gagné mon premier titre avec Lyon puisqu’ils attendaient cela depuis longtemps. Être champion de France et de réussir à gagner sur un match contre Lens lors de la saison 2001-2002, c’était bien le plus beau souvenir !

Quel est le défenseur le plus fort que vous ayez rencontré ?

Je n’en ai pas eu vraiment puisque je n’ai pas eu de difficulté particulière à jouer contre un défenseur. Au contraire, je pensais que cela devait être plutôt les défenseurs qui avaient peur ou devaient avoir plus de difficultés contre moi.

Quel est le joueur le plus fort que vous ayez côtoyé ?

Pour moi, ce serait Ronaldo le Brésilien. J’ai eu la chance de jouer avec le phénomène en équipe nationale de Brésil. J’avais vraiment vu que c’était le joueur le plus fort.

Comment expliquez-vous que le Brésil n’ait pas gagné de Coupe du Monde depuis 20 ans ?

Le Brésil n’a pas vraiment eu une génération pour la gagner. Justement pour moi la meilleure génération depuis 20 ans, c’était celle au Qatar. C’était une sélection assez complète où tous les joueurs avaient de la réussite dans tous les clubs. On était tellement confiant que c’est sûrement l’excès de confiance qui a fait qu’on ne l’a pas gagné. Après, c’est principalement une question de génération et de moment, puisqu’il y a tellement de pression sur l’équipe du Brésil lors d’une Coupe du Monde. On a eu la bonne génération au Qatar mais on ne l’a pas gagnée, on verra pour la prochaine !

Comment s’est faite votre reconversion en tant que consultant ?

Quand j’ai arrêté ma carrière, j’ai eu la possibilité de rester dans le foot pendant 4 ans en étant entraineur des attaquants à Lyon. Après, on m’a proposé de rejoindre BeIN SPORTS à son ouverture. Maintenant, cela va faire depuis plus de 10 ans que je suis-là et ça se passe bien. On doit aussi faire la même chose que quand on jouait, on doit pas mal travailler, pas mal bosser pour réussir.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le métier de consultant ?

C’est de pouvoir expliquer aux téléspectateurs le match et montrer pourquoi un coach a fait tel choix, pourquoi un joueur a fait telle décision. Mais, il faut toujours rester dans le positif, je n’aime pas critiquer un choix ou la forme d’un joueur. Mon travail consiste à expliquer pourquoi le joueur n’est pas en forme, pourquoi il est en forme, pourquoi il a marqué ce but-là… C’est aussi de pouvoir expliquer des choses grâce à son vécu en tant que joueur. Ce qui me plait c’est de pouvoir analyser et expliquer tout cela aux personnes qui sont derrière l’écran.

Quelle est votre semaine type ?

J’habite à Lyon puis je viens seul à Paris le week-end ou même la semaine pour la Ligue des Champions. Je conseille aussi le président du club de Lyon-la Duchère qui est en National 2. On fait pas mal de choses au niveau social et sociétal. Ma semaine est assez remplie avec ça plus avec BeIN.

Prenez-vous toujours le temps de jouer au foot ?

De temps en temps je joue mais physiquement c’est assez compliqué puisque on a des problèmes physiques accumulés pendant notre carrière, notamment au genou ce qui ne me permet pas de jouer tout le temps. Mais j’ai fait quelques matchs avec le Barça Légende, avec Lyon et avec le Variétés Club, beaucoup de matchs de galas ou pour une association.

Parmi tous les matchs que vous avez commentés en Espagne, quelle est la meilleure ambiance ?

Quand, c’est le Classico c’est très sympa puisque c’est une ambiance de grands clubs. En Espagne, il n’y pas vraiment des ambiances folles. Souvent à Valence ou à Séville, il y a de très belles ambiances. C’est souvent quand il y a des grands matchs que l’ambiance est la meilleure.

Est-ce que selon vous l’ambiance dans les stades espagnols est une des meilleures d’Europe ?

Non, en Espagne, ils sont beaucoup plus spectateurs comme s’ils allaient voir un spectacle. Ils ne sont pas comme des fous comme ils peuvent l’être à Lyon, à Marseille ou encore à Dortmund. Par exemple en Allemagne, les stades sont pleins et on voit vraiment la folie des supporters. En Espagne, c’est loin d’être la meilleure ambiance de football.

Quel est le meilleur coach avec lequel vous avez joué ?

J’en ai eu pas mal mais je pense que c’est Pellegrini qui est aujourd’hui au Betis Séville et qui était à l’époque avec moi à Villareal. C’est un technicien et quelqu’un qui comprend vraiment l’être humain. C’était quelque chose de très important pour moi car quand j’étais avec lui, j’avais 34 ans et j’étais en fin de carrière. Il m’a fait confiance puis j’ai fini capitaine avec lui. Lors de cette saison, j’ai fait une de mes meilleures saisons à 34 ans où j’ai fini meilleur buteur de la Coupe UEFA (NDLR : l’Europa League) et on est arrivé en demi-finale.

Avez-vous eu un regret sur votre carrière ?

Aucun regret, certes aujourd’hui on me dit que je n’ai eu que 7 sélections avec le Brésil mais on oublie qu’à mon époque il y avait des joueurs exceptionnels comme Ronaldo, Rivaldo, Bebeto, Romario, puis Ronaldinho et Kaka sont arrivés. La concurrence était énorme. Je suis fier d’avoir fait ces 7 sélections avec cette génération.

Est-ce que vous avez d’autres projets à part Lyon-Duchère ?

Oui, à venir.

Merci beaucoup pour l’interview !